22/11/25
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Vitamine D et thyroïde : une alliance essentielle pour votre santé hormonale ?
La relation entre vitamine D et thyroïde est de plus en plus étudiée, car ces deux éléments jouent un rôle important dans l'équilibre hormonal et l'immunité. Une carence en vitamine D n'explique pas à elle seule un trouble thyroïdien, mais elle peut contribuer à aggraver l'inflammation, accentuer certains symptômes et fragiliser le fonctionnement global de la glande.
👉 Dans cet article, on explore ce que montrent les études, les signes qui peuvent alerter en cas de déficit, et comment optimiser votre vitamine D pour soutenir votre santé thyroïdienne.
💡 Temps de lecture : environ 4 minutes
🎯 A retenir :
- La vitamine D joue un rôle important dans l'immunité et l'inflammation, deux éléments clés pour la santé thyroïdienne.
- Un manque de vitamine D est fréquent et peut aggraver certains symptômes liés aux troubles thyroïdiens.
- La vitamine D ne stimule pas directement la thyroïde mais soutient le terrain immunitaire.
☀️ Qu'est-ce que la vitamine D et pourquoi est-elle si importante ?

Souvent appelée "vitamine du soleil", elle fonctionne en réalité comme une hormone. Votre corps la fabrique principalement grâce au soleil : lorsque la peau est exposée aux UVB, elle produit une forme inactive qui sera ensuite transformée par le foie et les reins en forme active.
Plusieurs facteurs réduisent cette production : âge, peau foncée, vie en intérieur, pollution, latitude, saison, ou encore l'usage systématique de crème solaire.
Ses rôles principaux dans l'organisme sont nombreux :
- Absorption du calcium et du phosphore.
- Régulation de l'immunité.
- Fonction musculaire.
- Équilibre de l'humeur.
- Modulation hormonale.
⚠️ À noter : les carences en vitamine D sont très fréquentes, surtout en hiver. Plus d'une personne sur deux présente des taux insuffisants entre novembre et mars.
🦋 La thyroïde : cette petite glande aux grandes responsabilités !
La glande thyroïde est une petite glande en forme de papillon située à la base du cou. Malgré sa petite taille, elle joue un rôle central dans le métabolisme, l'énergie, la température corporelle et l'équilibre hormonal.
Elle produit principalement deux hormones :
- T4 (thyroxine) : forme majoritaire, peu active.
- T3 (triiodothyronine) : forme active, celle qui agit réellement sur les cellules.
La plupart de la T3 n'est pas fabriquée par la thyroïde elle-même : elle provient de la conversion de la T4 en T3 dans le foie, les reins et certains tissus. Ce processus dépend de plusieurs nutriments essentiels.
Les plus importants :
- Iode : nécessaire pour fabriquer T3 et T4.
- Sélénium : indispensable pour convertir la T4 en T3.
- Tyrosine : acide aminé précurseur des hormones thyroïdiennes.
- Zinc : soutient la production hormonale et la conversion.
- Vitamine D : intervient dans la modulation de l'immunité et pourrait influencer le fonctionnement des cellules thyroïdiennes.
🤓 Une carence dans l'un de ces éléments peut perturber la production hormonale ou accentuer un terrain inflammatoire, ce qui explique pourquoi on s'intéresse de plus en plus au rôle de la vitamine D dans la santé thyroïdienne.
🔗 Comment la vitamine D influence‑t‑elle la thyroïde ?

Le lien entre vitamine D et thyroïde s'explique principalement par son action sur le système immunitaire. De nombreuses études montrent qu'un taux optimal de vitamine D aide à réguler l'inflammation, à moduler la réponse immunitaire et à influencer l'expression de certains gènes impliqués dans le fonctionnement thyroïdien.
La vitamine D agit notamment sur :
- Les lymphocytes T régulateurs (Treg) : elle renforce leur rôle d'équilibrage pour éviter les réactions auto-immunes excessives.
- Les cytokines inflammatoires : elle diminue la production de molécules pro inflammatoires, ce qui peut réduire l'agressivité immunitaire contre la thyroïde.
- Les anticorps anti-TPO et anti-TG : plusieurs travaux montrent que les personnes supplémentées voient souvent une baisse modeste mais réelle de ces anticorps, surtout dans la thyroïdite de Hashimoto.
⚠️ La vitamine D influence surtout l'immunité et l'inflammation, pas directement la production des hormones thyroïdiennes T3/T4. Même si la vitamine D améliore parfois le confort des patients, elle modifie peu ou pas les niveaux hormonaux.
C'est pour cette raison que la vitamine D intéresse particulièrement les chercheurs dans les maladies auto-immunes de la thyroïde :
- Thyroïdite d'Hashimoto : association fréquente entre carence en vitamine D et anticorps élevés.
- Maladie de Basedow : corrélation entre faibles taux de vitamine D et activité plus marquée de la maladie.
💡 La vitamine D ne remplace jamais un traitement hormonal, mais elle peut soutenir l'équilibre immunitaire et réduire un terrain inflammatoire qui fragilise la thyroïde.
🚨 Carence en vitamine D et troubles thyroïdiens : quels symptômes ?
Une carence en vitamine D ne provoque pas directement une hypothyroïdie, mais elle peut aggraver plusieurs symptômes déjà présents chez les personnes dont la thyroïde fonctionne au ralenti.
Parmi les signes les plus fréquents :
- Fatigue persistante ou sensation d'épuisement.
- Prise de poids facilitée et métabolisme ralenti.
- Baisse de moral.
- Frilosité, extrémités froides.
- Douleurs ou faiblesse musculaire.
- Baisse de l'immunité, infections répétées.
Les populations les plus à risque de carence sont :
- Les personnes âgées, moins capables de produire de la vitamine D.
- Ceux qui sortent peu ou travaillent en intérieur.
- Les peaux foncées, qui synthétisent moins de vitamine D.
- Les personnes atteintes d'une maladie auto-immune (Hashimoto, Basedow).
- Les personnes en surpoids, la vitamine D étant stockée dans les graisses.
🔬 Pour faire le point, un simple dosage sanguin de 25-OH vitamine D suffit. Il est recommandé d'avoir un niveau entre 30 et 50 ng/ml pour un fonctionnement optimal, surtout en cas de fragilité thyroïdienne.
🌞 Comment optimiser votre niveau de vitamine D pour soutenir la thyroïde
Exposition solaire et alimentation
La meilleure façon d'augmenter naturellement votre vitamine D reste l'exposition au soleil. Quelques règles simples suffisent :
10 à 20 minutes d'exposition solaires, 3 à 4 fois par semaine sur le visage et les avant-bras, entre avril et septembre.
En hiver, la synthèse cutanée devient quasi nulle. Les aliments prennent alors le relais :
- Poissons gras (saumon, maquereau, sardines).
- Jaune d'œuf.
- Huile de foie de morue.
- Produits enrichis.
- Champignons exposés aux UV.
Malheureusement, ses sources alimentaires suffisent rarement, et la supplémentation est conseillée en hiver.
Supplémentation : quand, comment et avec quelles précautions ?
Une supplémentation devient utile dans plusieurs cas : faible exposition solaire, fatigue importante, inflammation chronique ou troubles thyroïdiens d'origine auto-immune.
Les bonnes pratiques :
- Privilégier la vitamine D3 (meilleure absorption).L'associer à du magnésium bisglycinate, indispensable pour activer la vitamine D.
- Viser en général 800 à 2000 UI/jour selon la saison, les symptômes et les besoins individuels.
- Préférer une prise quotidienne, mieux utilisée par l'organisme que les fortes doses espacées.
❓ Foire aux questions
Est-ce que la vitamine D est bonne pour la thyroïde ?
Oui. La vitamine D ne remplace pas un traitement thyroïdien, mais elle soutient l'immunité et peut réduire l'inflammation, deux éléments importants dans les maladies auto-immunes comme Hashimoto ou Basedow.
Quel est le meilleur complément pour la thyroïde ?
Les compléments les plus utiles sont la vitamine D3 (associée à du magnésium bisglycinate), le sélénium et, si nécessaire, l'iode et le zinc.
Quels sont les signes d'une forte carence en vitamine D ?
Une carence importante peut provoquer fatigue, douleurs ou faiblesse musculaire, baisse du moral, infections répétées et troubles du sommeil.
Sources
Teodoro Dura-Travé, Fidel Gallinas Victoriano, Autoimmune thyroiditis and vitamin D, 2024
Dohee Kim, Low vitamin D status is associated with hypothyroid Hashimoto's thyroiditis, 2016